[HALIFAX] – La croissance économique n’est pas une force mystérieuse qui frappe au hasard ou dont l’absence est inexplicable selon Fred McMahon, auteur d’un nouvel ouvrage rendu public aujourd’hui par le Atlantic Institute for Market Studies (AIMS).  

Au contraire, dans Road to Growth (disponible sur le site Web de AIMS à www.aims.ca), McMahon affirme que la croissance dépend de deux facteurs : d’une part les gens doivent savoir reconnaître les opportunités qui se présentent et, d’autre part, le gouvernement doit créer un cadre juridique, fiscal, législatif et réglementaire dans lequel il est avantageux d’exploiter ces opportunités. Comme les gens entreprenants et pleins d’énergie ne manquent pas, il ne reste, en gros, que la politique gouvernementale pour expliquer la divergence entre le rendement de diverses économies.  

McMahon, qui a déjà été analyste principal des politiques au sein de l’Institut, précise que son livre traite “d’un ensemble disparate d’économies – celle de l’Irlande, de la Hollande, de la Géorgie, du Massachusetts et du Michigan – qui sont passées du rang de retardataires au rang de stars internationales”.  

Les économies qui ont du succès maintiennent les coûts, particulièrement les coûts de main d’œuvre et les impôts, à un niveau modéré. Ainsi, la marge de profit est plus grande, ce qui permet d’attirer les investisseurs et prendre de l’expansion. En Irlande, par exemple, les syndicats, le gouvernement et le secteur privé ont négocié vers la fin des années 80 une entente socio-économique visant la restriction des revendications salariales et la réduction d’impôt. Du jour au lendemain, l’Irlande s’est transformée en véritable tigre celtique. L’accord en question a préparé le terrain pour une croissance exceptionnelle qui s’est poursuivie tout au cours des années 90, entraînant la hausse du niveau de vie et la création d’emplois. Au lieu de dégringoler, les recettes publiques ont progressé, tandis que l’apport de capitaux et la hausse de productivité ont entraîné d’importantes augmentations salariales sans porter atteinte aux marges bénéficiaires.  

Quant aux autres exemples explorés dans l’ouvrage – la Hollande et la Géorgie, le Massachusetts et le Michigan – chacune des reprises a pris naissance dans une conjoncture économique particulière. Malgré la diversité des circonstances, leurs succès comportent un certain nombre de facteurs communs. On se rend compte :  

¨       Que les coûts, y compris les coûts de la main-d’œuvre et des taxes, doivent être très concurrentiels.

¨       Qu’il est inutile d’essayer de relancer les industries en perdition.

¨       Qu’on doit limiter la dette publique, baisser les impôts et offrir au public des services de qualité équivalant au niveau des impôts perçus.

¨       Que la politique ne doit pas se mêler des décisions portant sur le placement des capitaux, qu’il s’agisse d’investir dans les infrastructures publiques ou le secteur privé.

¨       Qu’il faut davantage inciter les gens au travail en apportant des changements à l’aide sociale.

¨       Qu’il faut augmenter la profitabilité du secteur privé.  

Toutes ces mesures créent un environnement politique dans lequel le secteur privé a tout intérêt à investir et à faire croître sa capacité de production et où les travailleurs ont tout intérêt à travailler fort et à accroître leurs compétences. Au fur et à mesure que les apports en capitaux prennent de l’ampleur et que les travailleurs deviennent plus compétents, les salaires nets et, du coup, les recettes fiscales augmentent, ce qui a pour effet de créer un cercle vertueux. C’est ainsi que la croissance s’accélère et les succès se multiplient.  

Selon le président de AIMS, Brian Lee Crowley, “Les exemples de Fred McMahon illustrent ce que les analystes affirment depuis des années : que les incitations au travail et la politique publique ont une incidence importante sur l’économie. Cela constitue de très bonnes nouvelles pour des régions qui ont pris du recul, comme le Canada atlantique, et qui cherchent encore la clé du succès. Il suffit de mettre sur pied des politiques raisonnables, puis de se fier à l’intelligence, au zèle et à l’ingéniosité des gens.”  

Road to Growth est le premier d’une étude en deux volumes. Le volume II, Retreat from Growth, documentera comment, au cours des 30 dernières années, les chefs décisionnels du Canada atlantique ont mis sur pied les politiques les plus opposées à celles qui ont permis la reprise économique en Irlande, en Hollande, en Géorgie et autres succès décrits dans Road to Growth. Le volume II sera publié au printemps 2000.  

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Pour de plus amples renseignements, contactez :  

Brian Lee Crowley, président de AIMS, (902) 499-1998, [email protected]

Fred McMahon, (416) 964-9223, poste 256, [email protected]