Le système de soins de santé canadien ne peut maintenir sa trajectoire actuelle, selon une nouvelle étude rendue publique aujourd’hui par le Atlantic Institute for Market Studies. Au cours des deux prochaines décennies, cette trajectoire entraînera des crises de plus en plus graves au sein de l’assurance-maladie. Les Canadiens devront donc y apporter des changements importants pour réussir à en protéger les éléments qui leur tiennent à cœur : la couverture universelle et la prestation d’un service qui repose sur les besoins du patient et non la capacité de paiement de ce dernier. 

L’étude en question, intitulée Operating in the Dark : The Gathering Crisis in Canada’s Public Health Care System (nécessite “Adobe Acrobat Reader”) et qui s’adresse aux Canadiens et aux chefs décisionnels, tente d’expliquer la source des problèmes actuels au sein du système de santé et propose des outils pour la résolution de ces problèmes qui ne feront que s’intensifier au fil des ans. Le texte de Operating in the Dark (disponible en anglais seulement) peut être téléchargé à partir du site Web de l’institut (www.aims.ca). 

Les auteurs de l’étude – Brian Lee Crowley, président de AIMS, David Zitner, directeur des sciences du traitement informatique des données médicales, à Dalhousie University, et l’analyste de AIMS, Nancy Faraday-Smith – soutiennent que le système de soins de santé est en difficulté en raison d’une multitude de défauts inhérents et de circonstances changeantes auxquelles celui-ci répond mal ou pas du tout. 

Parmi les défauts inhérents du système, on note :  

·         le monopole du secteur public dans la prestation des services;

·         l’absence de transparence;

·         la prise de décisions en matière de soins de santé entre les mains des politiciens;

·         des mesures incitatives perverses, tant pour les patients que pour les fournisseurs de soins de santé;

·         un trop grand nombre d’obstacles à l’innovation et

·         le manque de données régulières et fiables quant aux résultats de traitement et à l’accès aux services.

 

Parmi les circonstances changeantes, on note :  

·         des changements démographiques;

·         la montée en flèche des coûts;

·         une concurrence plus forte pour les fonds publics, non seulement pour provisionner d’autres programmes, mais également pour réduire l’impôt et la dette publique, et

·         des changements dans le domaine de la technologie.  

Crowley, Zitner et Faraday-Smith affirment que le système ne pourra relever ces défis que si des réformes essentielles s’opèrent sur quatre plans : 

1)      Cueillette de données. Les soins de santé représentent la plus grande part des dépenses publiques. Pourtant, nous n’avons pas les données nous permettant d’évaluer le rendement du système actuel, ni même un moyen de les obtenir. Ainsi, il est impossible d’étudier des solutions de rechange fondées. Jusqu’à présent, les efforts déployés pour remédier à cette situation n’ont pas porté fruit. Aucun territoire canadien ne peut fournir de données systématiques, régulières et fiables qui puissent démontrer un lien entre les activités du système et leurs effets, pas plus qu’ils ne peuvent fournir de tels renseignements en ce qui concerne l’accès aux soins de santé. 

2)      Concurrence. Une cause majeure des carences du système : le manque de concurrence, auquel s’associent l’absence de transparence, et les obstacles à la satisfaction des patients et à la gestion efficace. Il est donc essentiel de trouver des moyens d’introduire la concurrence dans la prestation de ces services du secteur public. 

3)      Ouverture à une participation accrue du secteur privé. Crowley, Zitner and Faraday-Smith doutent fortement que l’on puisse continuer à bloquer la participation du secteur privé en ce qui concerne un bon nombre de services de soins de santé. Cette participation peut prendre plusieurs formes, y compris la sous-traitance de services (travaux de laboratoires, services alimentaires ou autres), les appels d’offres obligatoires, et la provision de services de gestion et de services techniques ou financiers qui sont actuellement fournis quasi exclusivement par le secteur public. Dans l’étude, on examine les marchés internes avec rémunération par capitation, les allocations de santé et les comptes d’épargne-santé à titre de mesures incitatives positives au sein du système. 

4)      Amélioration de la structure de rémunération. De quelle façon et dans quelles circonstances les fonds publics changent-ils de mains au sein du système de santé ? C’est là un facteur déterminant dans l’élaboration de mesures incitatives plus saines au sein du système. L’étude examine les trois principaux modes de paiement des médecins : paiement à l’acte, capitation et salaire. Les auteurs affirment que la recherche d’une structure uniforme de rémunération est illusoire. Au contraire, les milieux de travail et les relations médecin-patient sont si variés qu’une seule structure ne pourra satisfaire tout le monde. Chacune des structures de rémunération ayant ses forces et ses faiblesses, il va falloir tester davantage diverses approches pour déterminer celles qui répondent le mieux aux circonstances des patients, des professionnels de la santé et des institutions de santé. On devra comparer non seulement les structures de rémunération (par exemple la capitation versus le paiement à l’acte) dans diverses circonstances, mais aussi les différents niveaux de paiement à l’intérieur de chaque structure. 

AIMS est  un centre d’études et de recherches sur la politique gouvernementale dont le financement provient de sources privées et dont le siège est à Halifax en Nouvelle-Écosse. Son but : motiver les Canadiens à jeter un regard nouveau sur les défis en matière en politique publique auxquels nous faisons face.

Cliquez ici pour lire “Operating in the Dark” (disponible en anglais seulement)
 (Nécessite “Adobe Acrobat Reader”, disponible gratuitement en cliquant ici)

Pour de plus amples renseignements, communiquez avec :

Brian Lee Crowley, président de AIMS, (902) 499-1998 ou [email protected]  

David Zitner, directeur des sciences du traitement informatique des données médicales de Dalhousie University, (902) 494-3802 ou [email protected]